Citadelle de Brouage
« Plus beau village de France » et classé grand site national depuis 1989, l’histoire de Brouage n’aura pourtant pas été de tout repos.
Bâtie autour de 1555, la ville est vite considérée comme la capitale européenne du sel, possédant même le plus important port de la côte atlantique. Véritable enjeu stratégique, catholiques et protestants se la disputent jusqu’à ce qu’Henri III signe la fin de la partie en la désignant ville royale. De lieu de commerce du sel à cité militaire, il n’y a qu’un pas que franchit Richelieu, le nouveau gouverneur, et, progressivement, Brouage se transforme en véritable citadelle, dans laquelle on trouve des forges, un hôpital, jusqu’à un port souterrain ! Pourtant, les premiers signes de déclin apparaissent, notamment en raison de l’envasement qui lui enlève son double intérêt, commercial et militaire. Autour de la Révolution, réduite à la simple fonction de « ville-prison », Brouage sombre dans l’oubli. Il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que, peu à peu, elle retrouve tout son attrait.
Au-delà d’être aujourd’hui un paradis pour les oiseaux, Brouage reste un formidable témoignage de l’histoire de France. Les vestiges militaires ont su être préservés pour s’adapter au XXIe siècle. Ainsi, le chemin de ronde, à 8 m de hauteur offre un superbe point de vue sur les 16 000 ha du marais, les îles d’Oléron et d’Aix, ou encore la halle aux vivres, transformée en espace d’exposition. Sans oublier, la Glacière, ce puits qui permettait de conserver plusieurs tonnes de glace, et l’église du XVIIe siècle, dont la nef centrale recouverte d’une voûte en forme de coque de bateau fait écho aux heures fastes de Brouage.